LA PSYCHOSOMATIQUE: UNE GUERISSON REVOLUTIONNAIRE
Patricia est une secrétaire modèle. Toujours à la tâche, elle est la dernière à quitter son bureau et ne sait pas dire non. Elle se plaint de douleurs récurrentes et de crampes au niveau de l’estomac, ses examens médicaux ne révèlent rien de particulier. « Mon travail est purement alimentaire dit-elle et chaque matin, en venant, je ne peux m’empêcher de penser que je suis nulle d’avoir loupé le concours d’entrée qui m’aurait permis d’être orthophoniste » confie t-elle. J’en suis même ulcérée. Elle finit par être hospitalisée pour un syndrome d’épuisement.
L’inconscient lui aussi se manifeste, tant par le langage que par le corps. Lorsque notre désir fondamental est brimé, le déséquilibre psychologique retentit sur le système endocrinien et végétatif et nous risquons de tomber malade. La maladie doit-elle être obligatoirement le prix à payer pour obtenir le droit de souffler ? Faut-il que le corps souffre pour qu’il se mettre à parler ?
Selon le philosophe David Bakar, la maladie est révélatrice d’une scission à l’intérieur de l’individu. Cette idée fait écho à la sagesse antique selon laquelle la maladie est signe de disharmonie entre corps et esprit : les maux du corps viennent dire tout haut ce que nous pensons ou éprouvons tout bas.
Les mots jouent avec les maux et s’entre-tissent en une réalité complexe, car il s’agit bien d’entendre, de voir, de regarder et d’écouter quelquefois au-delà des mots.
Un an, jour pour jour après son divorce, et six mois après son licenciement, lors d’une mammographie de routine, un cancer du sein est décelé chez Cécile. « J’avais immédiatement fait le lien avec le licenciement, pas vraiment avec la séparation » déclare-elle.
Tout symptôme qui se traduit dans le corps est la résultante d’une souffrance qui s’est d’abord inscrite dans la psyché et qui n’a pas été entendue par le conscient. Il existerait toujours un temps de latence entre la psyché et le corps. Souvent même, plusieurs années s’écoulent avant que le symptôme psychique non entendu par la personne se manifeste par une somatisation en se matérialisant dans le corps.
Pour certains psychanalystes, une maladie apparaît lorsque plusieurs conditions sont réunies :
. dans un premier temps, une séparation d’avec un être cher ;
. dans un deuxième temps, une autre séparation se produit, et agit comme une répétition traumatisante de la première ;
. dans un troisième temps, quelques mois après, voire un an plus tard, le trouble psychosomatique apparaît : asthme, colite, douleurs de dos ou maux divers.
L’événement traumatique n’ayant pu être intégré, il ressurgira dans le corps. La lésion apparaît à un moment-clef : lorsqu’un chiffre, un nom, une date ou un fait particulier sont susceptibles de raviver le souvenir de l’événement traumatique
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